Avec une exposition collective de huit artistes marocains et étrangers, la 3e édition du Festival Land Art Tanger-Tétouan-Al Hoceïma (FLATTA 2019) s’est ouverte dimanche soir au parc Perdicaris. Le festival, qui constitue une implication artistique et citoyenne “pour et dans l’environnement”, se poursuivra jusqu’à octobre prochain.
Les oeuvres réalisées, qui ont utilisé des matériaux de la nature, sont exposées pour sensibiliser les visiteurs de ce parc à l’importance de la préservation de l’environnement et la protection des milieux naturels.
Les associations initiatrices, Oued Communication et Zanka 90 pour la culture, visent à consacrer la créativité artistique à travers des expositions collectives avec la participation de 10 artistes issus du Maroc, de Belgique et de France, dans un festival qui fête l’imagination émanant de la nature, et qui veut rapprocher la créativité de tous les Marocains.
Selon le directeur du festival, Jean Christophe Michaut, la région du nord regorge de “forêts formidables” près de Tanger, d’Al Hoceima, d’Ouazzane et de Chefchaouen, ajoutant dans une déclaration à la MAP que cette manifestation vise à rapprocher la créativité artistique au public marocain, et à favoriser un brassage entre les artistes marocains et étrangers.
Le Français établi au Maroc depuis environ six ans a estimé qu’à travers l’art il est “possible d’expliquer aux gens l’importance écologique de ce genre de sites, et de les sensibiliser au besoin des le préserver contre la pollution.
De son côté, l’artiste marocain Ahmed Amine, qui participe pour la première fois au FLATTA, explique que son oeuvre est une toile qui appelle à la protection de l’arbre, “un élément essentiel pour la survie”.
Sa compatriote, Fatima Marjane, venue d’Azemmour, a tenté de marier entre la cause féminine et l’environnement dans une seule oeuvre intitulée “Rkia”, réalisée à base d’algues. Elle considère que la femme et l’environnement sont la source de la beauté et des sentiments, et que les deux se sacrifient pour donner la vie aux autres.
Le parc naturel et historique de Perdicaris a été émaillé d’oeuvres d’art aussi créatives et interpellantes les unes que les autres. Alors que Sawsan Mlihi a choisi une colline pour y exposer son arbre entouré de fils colorés de laine, Antonin de Bemels (Belgique) dessine sur un rocher un visage en colère qui crie “Assez!”, pour exprimer le ras-le-bol face aux agresseurs de l’environnement dans ce parc.
Une deuxième exposition sera ouverte, le 3 juillet, dans la forêt Belyounech dans la réserve de Jebel Moussa, où seront exposées sept oeuvres du Land Art.
Le FLATTA vise essentiellement à créer de nouveaux espaces de création et d’expression pour les artistes, partager et transmettre des expériences avec des artistes étrangers, développer des passerelles avec des centres de création, utiliser des matériaux nobles issus de la nature, et favoriser des rencontres avec le monde de l’artisanat local.
Le Festival Land Art est une tendance de l’art contemporain utilisant comme cadre et matériaux la nature pour réaliser des sculptures originales et surprenantes (bois, terre, pierres, sable, eau, rocher ….), qui sont ensuite exposées aux éléments et soumises à l’érosion naturelle.