Le coup d’envoi de la deuxième édition du Festival Land Art de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma (FLATTA 2018) a été donné samedi au Parc Perdicaris dans la ville du détroit. En ouverture de bal, le vernissage d’une exposition permanente d’œuvres Land Art respectant l’environnement et valorisant les espaces naturels du site.
Cette première exposition en pleine nature, parmi les trois prévues, regroupe 22 projets d’installations Land Art, certaines durables et d’autres éphémères. Elle est réalisée par six artistes marocains ou étrangers résidant au Maroc, à savoir l’artiste peintre tétouanais Abdelkarim Bentato, Hamza Al Makhfi et Rabab Harbass d’Azemmour, l’artiste belge Benoit Pelzer, l’artiste tangéroise Sanaa Alami, l’artiste Abdelhafid Taqouraite de Marrakech et l’artiste plasticien sénégalais Ahmed Ndoye.
Dans le détail, les projets « Lalla Bouya » et « Aïcha Kandicha » de l’artiste Abdelkarim Bentato rendent hommage aux sentiers de la forêt, en les rendant plus agréables a la promenade. Il s’agit d’orner plusieurs arbres de masques très colorés réalisés avec du papier recyclé et des objets de coratifs créés par l’artiste et inspirés des contes et symboles Amazighs.
Pour ce qui est de projets « Femme arbre Azama & Azama Dragon » et « L3ab m3a tinin » de Hamza Al Makhfi et Rabab Harbass, les installations s’inspirent des broderies traditionnelles des « Zemours » en utilisant des couleurs vives. Avec des chutes de tissus les artistes souhaitent broder des formes géométriques entre les arbres.
« L’hôtel des insectes » et « Pin Galet » sont deux autres projets de l’artiste Benoit Pelzer aidé par le collectif Tam Tam, qui consiste en la réalisation d’une sculpture vivante dédiée aux insectes afin d’essayer d’insuffler un art brut, naturel et engagé pour la beauté et le respect de la nature.
Sanaa Alami a, quant à elle, travaillé sur le thème de la mousse végétale pour concrétiser ses deux projets « L’araignée géante » et « Jardin suspendu ». Amoureuse de la nature, l’artiste est confrontée aux incertitudes environnementales croissantes, et souhaite reconnecter le public avec le monde naturel.
Les projets « Le bonhomme de la forêt » et « les 4 goutes d’eau » d’Abdelhafid Taqouraite portent sur la réalisation de plusieurs sculptures à partir de souches de bois brut abandonnées dans le Parc Perdicaris, alors qu’Ahmed Ndoye a travaillé avec la technique du sable peint, très connue dans son pays, pour réaliser une sculpture à partir des souches récupérées en forêt.
Durant trois mois ; le festival proposera une série d’activités adressées à toutes la catégories pour mieux découvrir, respecter et s’impliquer dans l’environnement avec la participation de douze artistes marocains, dont trois expositions permanentes d’œuvre d’Art Nature, des ateliers pédagogiques ou découverte au profit des enfants et ses adultes, des actions citoyennes avec les associations locales (nettoyage collectif, actions contre les feux…) et des animations ludiques. Le Land Art est une tendance de l’art contemporain utilisant le cadre et les matériaux de la nature (bois, terre, pierres, sable, eau, rocher etc.) pour réaliser des sculptures originales et surprenantes. Les œuvres réalisées sont en extérieur, exposées aux éléments et soumises à l’érosion naturelle.
Soulignons que cette manifestation, est organisée conjointement par l’Association Darna, Oued Communications et l’association Zanka 90 pour la culture, le FLATTA a pour objectif d’ouvrir de nouveaux espaces de création en pleine nature pour les artistes, de sensibiliser le plus grand nombre au respect de l’environnement à travers des animations ludiques et participatives et de contribuer a des actions citoyennes en partenariat avec les associations locales.